Après la génération Y , la génération Z peut-être …

Je suis de l’école de pensée qui dit que les jeunes ne sont pas si différents d’une génération à l’autre. Ils portent en eux tous les espoirs de la société nouvelle. Alors que nous côtoyons ces jeunes dans notre pratique professionnel, il nous est parfois difficile à titre d’enseignant de trouver nos repères face à des nouvelles valeurs. L’environnement dans lequel les étudiants du collégial ont grandi est très  différent de ce que nous avons nous-mêmes vécu.

Pour ma part, à part un certain choc des valeurs, notamment en ce qui concerne la relation au travail (les jeunes ne le placent pas au premier plan), force m’est de constater que les jeunes ne sont pas tant différents de ce que nous étions. Je vais même plus loin, en me disant que ce qui dérange parfois le plus, c’est peut-être l’effet miroir de ce que nous voyons de nous en eux qui nous questionne. Je ne suis pas un spécialiste de la question intergénérationnelle, simplement que comme j’ai la chance de côtoyer des jeunes adultes quotidiennement, je puis affirmer qu’ils contribuent à enrichir ma vie, à m’ouvrir l’esprit sur d’autres valeurs. À titre d’exemple, je pense qu’ils ont une relation au travail plus saine que la mienne. Pour eux le travail est un moyen et il s’inscrit globalement dans une perspective plus large de développement personnel. Pour ma part, je crois qu’il faut également s’inspirer dans notre propre vie de ses différences qui nous permettent de faire une réflexion sur les valeurs fondamentales.

Comme pédagogue, je dois bien comprendre les jeunes avec qui je travaille, à tout le moins à défaut de les comprendre au moins accepter les différences . Également, je dois me demander si ce n’est pas l’effet miroir qui me dérange dans un comportement d’étudiants, ou chercher plus loin. Évidemment, en matière de relation humaine, rien n’est simple. L’ouverture d’esprit est de mise, cependant, il importe de bien se connaître, et de savoir quelles limites imposer en relation avec nos valeurs. Nous avons un rôle d’éducateur, en ce sens, nous travaillons pour faire cheminer les jeunes dans l’acquisition de connaissances professionnelles et humaines. Nous ne devons pas perdre de vue cet objectif fondamental, nous sommes au service des étudiants. Évidemment pas à n’importe quel prix, le mot service est pris ici au sens du devoir envers les étudiants. Il importe à l’enseignant de s’adapter aux nouvelles réalités des jeunes. Attention, je ne dis pas de tout accepter, simplement de regarder notre pratique pour voir qu’est-ce qu’il est possible d’aménager pour s’adapter à l’évolution de la société.

Certaines choses demeureront, comme d’écouter en classe, faire ses devoirs, ne pas texter ou parler au cellulaire pendant le cours, etc. Cependant, sur certains aspects, comme la remise des travaux, il faut parfois être un peu plus flexibles, sur les dates de remises par exemple. Les jeunes vivent une vie trépidante, au rythme d’Internet, de la communication instantanée à l’autre bout de la planète. Comme enseignant, nous devons garder le cap de l’éducation, et nous rappeler également que nous avons eu cet âge-là. Que nous sommes déjà passés par la période des grands questionnements, par ces conversations entre amis où nous changions le monde en quelques mots.
Oui, il y a une génération Y, comme il y a eu d’autres avant, de l’une à l’autre il y a toujours des différences et certains conflits de valeur. Lorsque nous enseignons, nous avons le privilège de servir un peu de guide à ceux et celles qui s’en viennent et d’apporter notre contribution au développement humain de la société. Simplement se rappeler parfois que nous fûmes jeunes également, que nous avons dû faire notre place dans la société, que nous avons fait nos propres erreurs. Ainsi, la différence nous apparaît plus normale, puisque nous aussi nous sommes le fruit d’une évolution qui nous a conduit de la jeunesse à la sagesse (sagesse pour certain… très rare dont je ne suis pas). Nous sommes le résultat de nos expériences, nous changeons avec le temps, mais également nous sommes les artisans de notre propre évolution.

Comprendre les jeunes, les aimer, les accompagner, leur enseigner construire la société de demain voilà toute la grandeur de notre profession.

Génération X : 1959 à 1975
Génération Y : 1976 à 1994
Pour plus d'information : Génération Y site web{jcomments on}