Boca Chica
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Boca Chica est une petite ville côtière tout près de Saint-Domingue, la capitale de la République Dominicaine. La plage de Boca Chica est fréquentée autant par les touristes étrangers que par la population locale de la grande ville tout près, ce qui en fait un endroit exceptionnel pour goûter à la culture dominicaine. Ce soir, en marchant dans les rues de la ville, je pense avec nostalgie que rien n’a changé, mais tout est différent à la fois. Le son de la bachata qui résonne avec cacophonie dans les rues est resté le même. Les petits étals de « pica pollo » (poulet frit) un peu partout n’ont pas changé non plus. Pourtant, je réalise que j’avais une vision idyllique de l’endroit.
Parfois, il faut revisiter les lieux de nos souvenirs chéris pour voir la réalité sans artifice, sans le filtre embellissant des souvenirs. La ville n’a pas vraiment changé, c’est mon regard qui n’est plus le même. Notre mémoire dépeint souvent les endroits où nous avons été heureux et y ajoute les couleurs des émotions vécues comme le fait le peintre qui fige l’instant présent sur sa toile.
Je réalise surtout que la beauté de la ville, quand j’y ai séjourné la dernière fois, n’émanait pas simplement de l’apparence matérielle de l’environnement. Mais que ce souvenir se mélangeait inextricablement avec le sentiment d’un nouvel amour. Il m’est impossible, en marchant seul ce soir, de retrouver ce sentiment d’inhérente beauté.
Je décide de ne pas laisser la nostalgie m’envahir, et je me redis cette phrase tirée de la liturgie de mon enfance : « Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie, alléluia, alléluia » que je chante quelques fois et voilà. Il est temps pour moi de changer mon prisme mental. Je pense alors, en souriant, à quelqu’un que je connais. On dit de lui qu’il a des lunettes à « marde » (merde en bon français). Tous les événements de sa vie, qu’il regarde toujours avec ses fameuses lunettes, passent à travers ce filtre négatif qui obscurcit et déforme même les plus beaux moments. Il revient à moi seul de choisir les bons verres ajustés pour les sertir dans la monture de la vie. Je trouve le modèle parfait, il permet de voir le beau et la joie autant de près que de loin. Il n’a qu’un seul défaut, mais c’est comme dans la vie, il faut nettoyer régulièrement les verres pour conserver leur effet filtrant positif.
« Sois heureux tu le mérites bien, Julien » me dis-je en sortant mes clés, de retour à l’appartement.
Le miracle de la soupe Haitienne
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Vivre le plus beau de l'humanité grâce à une tomate, des morceaux de pain, un ognon, un minuscule morceau de poisson séché et des épices? Un petit Indice, c'est dans cet esprit qu'on se souhaite tous BONNE ANNÉE.
Voir pourquoi plus bas.
Pour répondre à question, je vais vous parler de Marie-Renée,une femme extraordinaire, mère de mon amie et épouse Sandy. Le lendemain de mon arrivée à Haïti, Sandy et moi montions à nouveau la mototaxi pour une nouvelle aventure. Après presque une heure de mototaxi, je pense que j'aurais pu allumer le feu de charbon avec mon derrière brulant. Mais ça c'est une autre histoire, que vous pouvez consulter dans le billet de l'été passé, «Moto Taxi à Haïti».
Arrivée Marie-Renée, c'est comme retrouver ma maison, tellement je me suis bien accueilli. La famille était dans l'organisation d'un ballot de beaux vêtements disparates destiné à la vente. Les Haïtiens font preuvent d'ingéniosité pour vivre dans un monde où, pour un Québécois tout semble compliqué.
Cependant les différences sociétales ne sont pas le sujet de ce billet. Je débarque à l'instant de la moto avec le «cul en feu» comme on dit en bon québécois et à part embrasser et dire bonjour à ces gens que j'aime, ma seconde préoccupation est de reposer un peu cette partie de mon corps.
— Je hurlai bien fort Halleluia.
C'est toujours le même cris de joie que je pousse quand j'arrive à destination.
Marie-Renée, Fara et la petite Tama sortirent de la maison, je les embrassai, deux baisers, un sur chaque joue. Je me sentis chez-moi bien que mes enfants me manquaient déjà, cet accueil me réconforta. Je m'installai à l'ombre, le soleil tropical mène la vie dure à ma petite peau blanche. J'avais fait la route avec un vêtement sur la tête pour ne pas brûler au soleil.
— Es-tu un jeune de 14 ans, avec ça sur la tête me dit Marie-Renée à mon arrivée.
Cette phrase : «un jeune de 14 ans» aurait bien fait rire Élyse, ma fille. Elle aurait aussitôt profité de l'occasion pour se payer ma tête, d'une de ses boutades préférées concernant mon âge mental.
— 14 ans c'est un peu dur comme constatation, j'ai plutôt l'air d'un jeune de 15 ans rétorquais-je à Marie-Renée. LOL
Environ une heure plus tard, Marie-Renée me fit essayer des chemises et des pantalons. Ce fut Noël avant l'heure pour moi. Je reçus en cadeau toutes les chemises qui selon l'avis général «faisait un bel homme de moi», avec des belles couleurs exactement comme je les aime.
Ce matin, c'est avec tendresse que je mis une de ces belles chemises. Je la portai fièrement toute la journée en pensant à ma belle famille. Il ne manque que mes trois trésors, Élyse, Alexandre et Anne-Sophie pour que le bonheur soit total, me dis-je à moi-même à l'instant où j'enfilai la chemise.
Qu'est-ce que toute cette histoire a à voir avec : une tomate, des morceaux de pain, un ognon, un minuscule morceau de poisson séché et des épices. C'est tout simple, c'est avec ce petit rien, que Marie-Renée cuisina une délicieuse soupe à l'ognon pour nourrir cinq personnes au déjeuner.
Je mangeai ce grand bol de soupe avec délectation.
— C'est vraiment très très bon, dis-je en français.
— En créole, dit alors immédiatement Fara, qui m'enseigne le créole, et c'est une professeure exigeante. LOL, mais c'est pour mon bien.
— «Li gou», dis-je alors avec conviction.
C'est tout ça qui rend belle la vie, tous ces moments où nous avons l'occasion de vivre ce que l'humanité a de meilleur à offrir : l'amour, l'amitié, le partage, la fraternité, l'entraide, le pardon. Je ne peux m'empêcher de penser à ce poème de Paul Éluard qui représente bien l'humanité dans ces défis et dans ce qu'elle a de plus beau.
C'est la douce loi des hommes
Du raisin ils font du vin
Du charbon ils font du feu
Des baisers ils font des hommes
C'est la dure loi des hommes
Se garder intact malgré
Les guerres et la misère
Malgré les dangers de mort
C'est la chaude loi des hommes
De changer l'eau en lumière
Le rêve en réalité
Et les ennemis en frères
Une loi vieille et nouvelle
Qui va se perfectionnant
Du fond du coeur de l'enfant
Jusqu'à la raison suprême.
Merci Marie-Renée, pour ta générosité, merci pour tous ces bons plats cuisinés avec amour qui me font connaitre la cuisine haïtienne. Merci pour cette soupe qui m'a rappelé encore une fois «La douce loi des hommes». BONNE ANNÉE!
La mototaxi à Haïti
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Il y a plus de 2000 ans, le philosophe Aristote à dit un jour : «Il y a trois types d'hommes, les vivants, les morts et ceux qui vont en mer».
Julien Bergeron a dit un jour :
«Il y a trois types d'hommes, les vivants, les morts et ceux qui vont en moto taxi à Haïti.»
Julien au Marché publique de Pétion Ville Haïti
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Je répondrai à cette grande interrogation de la vie, «Les bananes n'ont pas de graine, comment font-elles pour avoir des bébés» un peu plus loin dans le texte, en attendant je vous laisse réfléchir à cette grande question de la vie et trouver votre propre réponse.
Hier je suis allé au marché public de Pétion Ville. Les marchands et les marchandes (principalement des femmes) s'installent le long des routes sur les trottoirs et y étalent des marchandises de toute sorte. On y trouve l'indispensable pour vivre.
Christ Rédempteur Rio de Janeiro
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Épargner 1.35$ et rencontrer Dieu comme résultat
La soif de savoir le pourquoi de la vie et notre besoin d’absolue face à finitude de l’existence humaine nous obligent à vivre notre expérience humaine à fond. Jean Monbourquette écrit dans son livre À chacun sa mission à peu près ceci «Chaque vie humaine est précieuse parce qu’elle est unique, personne ne peux vivre notre vie à notre place». À ceci je réponds qu’il est agréable de mordre dans la vie comme dans une pomme bien juteuse et d’apprécier intensément cet instant de délice. En ce moment je suis à Rio de Janeiro alors je dirais: «déguster une mandarine bien fraiche au parfum exquis profitant des éclats de bonheur générés par mes papilles gustatives en effervescence» d’une manière tropicale.
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